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Ciné-discussion « La ceinture verte de Ouagadougou, pour une métropole durable »

Les initiatives Une seule santé, santé urbaine ainsi que UdeM international ont organisé une activité de ciné-discussion sur « La ceinture verte de Ouagadougou, pour une métropole durable ».

À l’heure où les villes doivent s’adapter aux différentes crises comme les changements climatiques, la crise de la biodiversité et celle de la pollution, les corridors écologiques sont identifiés comme des leviers de transformation des milieux urbains. En redonnant plus de place aux espaces naturels, dont les ressources en eau, et à une production alimentaire respectueuse de l’environnement, ils permettent de reconnecter l’humain à son environnement et donc d’améliorer la santé globale. Cependant, ces corridors doivent se penser sur le long terme et en collaboration avec les communautés, car ils font aussi face à d’autres types de menaces, comme la pression démographique ou la criminalité.

Le documentaire « La ceinture verte de Ouagadougou, pour une métropole durable » retrace la démarche de verdissement péri-urbaine initiée dans les années 70 en réponse aux effets négatifs des changements climatiques. Il permet d’illustrer comment repenser les liens entre l’humain et son environnement construit, naturel et spirituel, offre des perspectives de transformation à l’échelle d’une ville et les complexités qui en découlent.

La projection a été introduite par un invité d’honneur en direct de Ouagadougou, Pr Zekiba Tarnagda, médecin vétérinaire, chef de l'unité des maladies à potentiel épidémique, maladies émergentes et zoonoses et président de l'association One Health Burkina Faso. Pr Tarnagda a présenté la ceinture verte, comme un élément clé pour la santé collective, mais qui fait face aujourd’hui à des enjeux importants liés à des problématiques de contamination des eaux ou encore de propagation de zoonoses telles que la dingue. 

À la suite de la projection du documentaire, Marie-Douce Primeau, Coordonnatrice de projets à l'Unité de santé internationale de l'ESPUM a animé une conversation pour aborder des questions soulevées par le documentaire. Le panel était constitué de :

Ana Deaconu (postdoctorante au Département de nutrition de la Faculté de médecine, spécialiste en agroécologie et sécurité alimentaire en Amérique latine) a mis de l’avant l’intérêt de l’approche Une Seule Santé qui offre des pistes prometteuses au long terme pour la santé collective en capitalisant sur des valeurs essentielles telles que la collaboration et la diversité pour une meilleure résilience. C’est ce qui peut être expérimenté au travers les pratiques agricoles, de nutrition ou encore dans les pratiques culturelles.  

Carling Sioui (architecte de paysage d’origine Wendat et spécialiste du design participatif d’origine) a mentionné l’importance de voir les santés comme un tout, plutôt que plusieurs segments indépendants les uns des autres. Cette approche globale qui connecte plutôt que hiérarchise, se rapproche des cultures autochtones qui voient le territoire, ses complexités et l’humain comme un ensemble interdépendant. Cela permettant ainsi une meilleure équité territoriale. 

Ndiogosse Soce (doctorante en aménagement, spécialiste des services écosystémiques) a abordé l’enjeu de l’étalement urbain et des questions que cela pour mieux répondre aux besoins.  

Ensemble, elles ont abordé plusieurs pistes de solutions comme encourager la multifonctionnalité des territoires plutôt que la spécialisation des zones ainsi que la pleine participation des citoyen.ne.s dans la transformation des villes au travers des leviers légaux notamment. Enfin, elles ont échangé sur la place des spiritualités et des sagesses ancestrales dans l’aménagement urbain. En effet, si la ville doit répondre à des besoins fonctionnels (se loger, se nourrir, se déplacer), elle est aussi un espace construit de valeurs subjectives et immatérielles qui l’influence. Prendre en considération ces dimensions offre des perspectives différentes sur l’espace et les relations entre le vivant et le construit. 

La discussion initiée à partir d’un cas du Burkina Faso a été l’opportunité de se rappeler que proposer des solutions aux enjeux locaux passe aussi par une capacité à connecter aux défis et expériences internationales. À ce titre, soutenir les collaborations scientifiques et la formation internationales sont des éléments importants pour contribuer à demain.

Le documentaire présenté dans le cadre de cette activité de ciné-discussion, « La ceinture verte de Ouagadougou, pour une métropole durable », a été produit dans le cadre de la coopération décentralisée entre la Ville de Grenoble (France) et la Ville de Ouagadougou (Burkina Faso), en collaboration avec l’École Nationale d'Architecture de Grenoble.